Origines de la Makuta
À l'origine, la Makuta ou Makúta accompagnait la cérémonie de couronnement des rois congos en Afrique. Employée au 19ème sièce dans les cabildos de Cuba, elle est passée d'une musique cérémoniale à une musique rituelle et sacrée, exécutée dans les cérémonies Palo. Ensuite, jouée dans des espaces ouverts, elle deviendra une "musique religieuse publique", selon le musicologue cubain Fernando Ortiz, voir même un rassemblement festif.
Aujourd'hui, la Makuta n'est plus autant pratiquée qu'avant. Elle se joue et se danse dans les maisons-temple des zones urbaines des provinces de Matanzas et de la Havane. On la trouve également dans les anciens cabildos des villes du centre-ouest de Cuba, dans les provinces de Villa Clara, de Cienfuegos et de Sancti Spíritus. C'est dans ces derniers que sont encore utilisés des instruments traditionnels.
De nombreux groupes folkloriques afro-cubains emploient également la Makuta dans leurs spectacles. Ceci permet de maintenir ce genre ancestral bien que les tambours makuta soient maintenant remplacés par des congas.
L'instrumentation
La Makuta se jouait originellement sur 3 tambours Makuta. Comme pour tout tambour d'origine congo, ces tambours peuvent aussi être génériquement désignés par le terme ngoma. Maintenant, on n'en utilise souvent plus que 2. Ce sont des tambours dont seule l'une des extrémités est recouverte d'une peau de bœuf ou de chèvre.
Le plus large est en forme de tonneau et la peau est attachée grâce à un système de cordes qui permet d'en régler la tension. Il est appelé caja, nsumbi ou ngoma. Ce tambour est souvent reconnu, de par sa forme et la manière d'attacher la peau, comme l'ancêtre des tumbadoras ou congas. Comme dans la Yuka, le percussionniste qui joue la caja porte aux poignets des bracelets de clochettes (nkembí).
L'autre, plus petit, est cylindrique et la peau est clouée. Il faut donc le placer devant une source de chaleur pour l'accorder. Il est appelé segundo, salidor, kundiabata, kimbandu, kimbanso, llamador, abridor or bombo.
Quand le troisième tambour, encore plus petit, est utilisé, il porte les noms de tumbador ou marcador.
Les tambours makuta se jouent à mains nues. Il arrive souvent qu'ils soient décorés avec des symboles représentant le cabildo.
Cet ensemble est accompagné d'une guagua, cajita ou guácara, petit morceau de bois évidé et frappé avec des baguettes. Parfois, le rythme est directement joué sur le fût de la caja. Enfin, un musicien joue une muela ou guataca (serpette, soc de charrue ou plus récemment cloche en métal) qui a une fonction musicale similaire à celui de la clave.
Contrairement aux tambours yuka, les tambours makuta sont des tambours consacrés et sont joués pour les cérémonies. Les musiciens qui peuvent les jouer doivent suivre un processus d'initiation. Avant de jouer, ils doivent se laver les mains avec de l'eau sacrée.
Les rythmes
Les cérémonies religieuses débutent en général par un salut à l'altar puis aux tambours et percussionnistes. Commencent alors les toques ou sikangomas (rythmes). S'ensuit le salut aux drapeaux puis la danse. Le groupe peut alors se diriger vers le puit où sont placées les prendas (objet destiné à capter les esprits et entités invoqués).
La Makuta se joue en 2/2 avec un tempo qui est compris entre modéré et rapide. Chaque région possède ses variations et ses subtilités rythmiques propres. C'est la caja qui a la fonction d'improvisation.
Voici un exemple de Makuta :
Caja
Mula
Cachimbo
Catá
Rythme de la Makuta
La Makuta :
- "Makuta" (2005) du Ballet Folklórico Cutumba - Makuta
La Makuta :
- Ife-Ile
- AfroCubaWeb
- NEIRA BETANCOURT, Lino. La percusión en la música cubana. 2005
- SonEntero
- AfroCubaWeb
- Salsaholic
- M. JUANG, Richard ; MORRISSETTE, Noelle Anne. Africa and the Americas: culture, politics, and history : a multidisciplinary encyclopedia, Volume 2. Illustré, 2008. Disponible sur Google Books
- OscarVanDillen
- BaoAsbl
- OROVIO DIAZ, Helio ; COSSARD, Olivier. Le guide des musiques de Cuba. Mille et une nuits, 2001
- FindArticles
- HistoricalTextArchive
- Fremeaux
- Ireomo
- CASTELANOS, Jorge ; CASTELLANOS, Isabel. Cultura Afrocubana. 1994
- MORENO FRAGINALS, Manuel. África en América Latina. Siglo XXI, 1996. Disponible sur Google Books
- ROY, Maya. Cuban music: from son and rumba to the Buena Viste Social Club and timba cubana. Markus Wiener Publishers, 2002. Disponible sur Google Books
Les tambours makuta :