Le répertoire de la chanson cubaine comprend divers chants liés aux travaux artisanaux ou agricoles.
Quelques chants liés au travail
Tonadas campesinas agricoles ou maritimes
Ces Tonadas campesinas sont des chants d'influence hispanique qui accompagnent les travaux maritimes ou agricoles (pousseurs de charrettes par exemple).
Elles peuvent être basées sur le Punto Cubano et en prennent alors la structure mélodique et rythmique. En général, le tempo est libre, le rythme ternaire et l'harmonie suit une échelle hypophrygienne.
Chant de déplacement du bétail
Des chants sont utilisés pour faire marcher les troupeaux de bétail, les mules ou les bœufs. Le chant est accompagné de cris qui stimulent ou dirigent les animaux. Chaque vacher ayant son cri, ils forment une sorte de polyphonie.
Chants du charbonnier
Pour produire du charbon végétal, de grands fours sont construits avec des branches d'arbustes sélectionnés que l'on brûle. Cette combustion doit être surveillée par le charbonnier qui occupe son temps en chantant des quatrains et des coplas. Souvent en rythme ternaire et en mode mineur, la mélodie rappelle la Tonada española.
Chants des lavandières
Pour se divertir pendant leur travail, les lavandières chantent des quatrains et des coplas.
Chants pour moudre le café
Pendant que le café est moulu, il est fréquent que soit chantés des quatrains. Parfois, ce peuvent être des coplas.
Chants des boulangers
Les boulangers accompagnent leur travail de coplas au caractère picaresque. La structure mélodique suit un poème construit autour de 2 phrases. La seconde étant la conséquence de la première. Généralement, elles sont en mode majeur et avec un rythme binaire. Entre 2 coplas, le chanteur émet des sons gutturaux pour marquer un tempo vif qu'il souligne par des coups produits avec la pâte à pain ou à galettes qu'il est en train de pétrir.
Toques de amoladores
Les aiguiseurs ambulants de ciseaux, couteaux et objets tranchants issus de la région d'Ourense (Galice) avaient l'habitude de s'annoncer en soufflant dans un petit instrument, fait en terre cuite ou en bois et produisant un son doux, appelé caramillo, zampoña ou pipiritaña. Ils pouvaient aussi utiliser des sifflets et des capadores ou castrapuercos. Ils étaient identifiés à distance grâce à leur son particulier. Ces artisans ambulants auraient amené à Cuba le métier et le toque (rythme et mélodie). Aujourd'hui, l'instrument original est remplacé par un sifflet-jouet en plastique.
Le Toque de amolador se caractérise par l'emploi de suites de notes ascendantes et descendantes dans une gamme pentatonique et par l'alternance de notes glissées et de notes tenues.
Exemples de chants
Me mandaste a decir
que por tu casa no llegara
ni por tu puerta pasara
que era darte que sentir.
Y yo te mandé a decir:
soy hombre que tengo pecho,
esa acción que tú me has hecho,
de mándarme a retirar,
mi vida, dame un lugar
para alegrar mi derecho.
Con el uno,
a las dos anda el reloj,
a la tres la campana de San Andrés
a las cuatro salto,
a las cinco brinco
a las seis el culo del magüey,
a las siete planto mi carapuchete
a las ocho es el rabo del macho.
Dicen que los panaderos
no sirven para casado
porque mueren coronados
con flores del matadero.
Se topan los carreteros
y se tratan de paisanos.
¿Cómo están estos pantanos
y los caminos majaderos?
Ahí viene el buey Ligero
con las costillas partidas
yo no sé como sería.
Aquí nadie lo ha tocado,
halando se ha reventado
al amanecer del día.
Me voy a comprar un molino
aunque me cueste un doblón
porque al golpe del pilón
se me arriman los vecinos.
Les chants de travail :
- ESQUENAZI PÉREZ, Martha. Del areíto y otros sones. Editorial Letras Cubanas, 2001
Les Toques de amoladores :