Présentation générale d'Oggún
Oggún, Ogún ou Ogoun est un Orisha majeur, maître du fer et de la forge. Il est l'un des Orishas les plus vieux du panthéon Yoruba. Son nom vient du mot yoruba "Òggún" qui signifie "guerre" et "destruction" mais aussi "médecine" et "esprit bon et mauvais". Il est d'ailleurs le second du groupe des Orishas guerreros (Orisha Oddé ou ibori) avec Elegguá, Ochosi et Osun. C'est un guerrier fier, irascible, violent et solitaire qui vit dans la forêt. Il renversera tout obstacle qui se dresse contre lui plutôt que de le contourner. On dit qu'il "trace" ou "nettoie" les chemins. Oggún est toutefois très astucieux et honnête.
Il est forgeron et fabrique des outils pour l'agriculture ou des armes de guerre. Il ne cesse jamais de travailler. C'est aussi le dieu des minéraux, de la montagne, des forêts et des outils métalliques. Il est le patron des forgerons, des mécaniciens, des ingénieurs, des physiciens, des chimistes, des bouchers, des chasseurs et des soldats. Il représente la force pure, l'énergie et le travail. Dans la nature, il est symbolisé par le feu et les métaux. Il est propriétaire des clés, des couteaux, des chaînes, des prisons...
Oggún est un cueilleur et un chasseur solitaire. Il est aussi un marcheur qui parcourt les bois et qui en connaît tous les secrets ; il domine les mystères de la forêt. Il symbolise le guerrier mangeur de viande, brusque, barbare et bestial.
Parfois, Oggún représente la justice absolue. Il est souvent invoqué pour trouver une issue à un conflit entre diverses personnes. Ceux-ci doivent alors déclarer : "decir la verdad, toda la verdad, y nada más que la verdad" ("la vérité, toute la vérité et rien que la vérité") en embrassant un morceau de fer.
Oggún se nomme Oyó Oggún (qui vient du mot yoruba "Òggún" signifiant "guerre") mais porte aussi les noms (caminos) de :
- Oggún Onilé ou Oggún Onile, qui signifie "le maître de la terre". Il se nomme ainsi quand il dévoile des terrains inconnus, chassant et explorant. Il est alors le premier qui, arrivant dans un endroit vierge, s'y établit et cultive ses terres. Il est associé à Saint Antoine et Saint Jean-Baptiste ;
- Oggún Alagbo, Oggún Alagbede ou Oggún Alaguedé, qui signifie "le forgeron". C'est alors le patron de ceux qui exercent cette profession. Il est infatigeable ; il travaille nuit et jour. Il peut à certaines occasions être irascible, intraitable et grossier. Il est l'époux de Yemayá Okute ;
- Oggún Meyi ou Oggún Melli, qui a un caractère ambivalent. Il peut être un bon père de famille, travailleur et pacifique ou extrêmement violent, destructeur et assoiffé de sang ;
- Oggún Areré ou Oggún Arere, qui signifie "le carnassier". Ce guerrier est le forgeron du fer et des métaux. Son ewe (plante) est la caobilla (swetenia mahogany). Il est associé à Santiago del Monte et San Antonio de Padua ;
- Oggún Shibiriki, Oggún Chibiriki, Oggún Achibirikí ou Oggún Echibirikí, le créateur des outils métalliques. Il est aussi appelé "el asesino" (qui signifie "l'assassin"). Il est toujours en lutte avec Changó pour l'amour de Yemayá. Sa férocité et son courage n'ont d'égal sur Terre. Il a le sang chaud et se dispute jusqu'à la folie. Il est associé à l'archange San Miguel ;
- Oggún Kobú-Kobú, le capatáz (personne qui gère des terres ou un ranch). Il se promène toujours avec un fouet ;
- Oggún Aguanile ou Oggún Aguanille, le conquistador. C'est le maître des montagnes ;
- Oggún Meye, le combattant qui s'est transformé en 7 guerriers. On lui rapporte tout ce qui a trait au chiffre 7. Il est ennemi juré de Changó ;
- Oggún Adaiba, il est guerrier et vénéré au travers de sa machette. Dans cette dernière, en fer ou en acier, sont incrustés en petit les autres outils d'Oggún ;
- Oggún Jobí, le guerrier à l'affût, caché dans la montagne, qui n'attend que le bon moment pour attaquer. Il est très violent et répand le mal destructeur sur ses ennemis et leurs territoires. ;
- Oggún Adeolá, le guerrier qui est devenu roi. Il porte sa couronne avec honneur et règne avec sagesse, apportant sécurité et bien-être à son peuple ;
- Oggún Já, violent et très féroce guerrier. On dit qu'il préfère se baigner avec du sang plutôt qu'avec de l'eau. Il se nourrit de chiens. Si l'on oublie de l'invoquer, il devient la source de disputes et de beaucoup de violence. Un patakí dit que ses parents sont Osagriñán et Yemayá et qu'il a aidé Orishanlá durant son règne suite à un accord ;
- Oggún Aroké Olokó, Oggún Aroké Olukoló, Oggún Aroké Olorukó, Oggún Arokó Olokó, Oggún Arokó Olukoló ou Oggún Arokó Olorukó, propriétaire terrien et fermier qui travaille la terre et est maître des champs et de tout ce qui se cultive. On l'invoque pour que les récoltes soient bonnes ;
- Oggún Aroye, qui est très violent, impulsif, plein de fureur et de haine. Il n'est pas rationnel. Il est si dangereux qu'on ne le met jamais dans la maison mais plutôt dans le patio. On lui construit une petite maison et on le place aux côtés d'Eshu Aroye, son frère et compagnon d'aventure. Si l'on ne s'occupe pas bien de ce couple, ils sont en mesure de provoquer de nombreuses disputes, points de discorde et malentendus entre les habitants de la maison ;
- Oggún Onira, qui se sert de la pluie, la boue et les eaux troubles de la rivière. C'est un nom qui lui fut donné après qu'il soit roi de la cité d'Ira. Il la gouverne aux côtés d'Oya Nira ;
- Oggún Oniré, le conquistador, guerrier et chef des armées. Il fut roi de la cité d'Iré (c'est pour cela qu'il se nomme Oniré) ;
- Oggún Oké, qui est le maître des montagnes (il est alors également appelé Oggún Afanamule ou Oggún Ogumbí) ;
- Oggún Aladú ou Oggún Aladá, qui combat aux côtés de Yemayá ;
- Oggún Valanyé, Oggún Valenyé ou Oggún Balanyé, qui cultive et laboure la terre ;
- Oggún Ñako-Ñiko, qui est assassin et tueur ;
- Oggún Olode, qui est le chef des chasseurs ;
- Oggún Soroké, qui signifie "celui qui parle le plus fort" ;
- Oggún Warí, qui porte en lui une grande force destructrice et une violence exacerbée. Un patakí raconte qu'il serait aveugle ;
- Oggún Talajó ;
- Oggún Olobe ;
- Oggún Kasajó ;
- Oggún Olobeté ;
- Oggún Abagága ;
- Oggún Bi ;
- Oggún Deyi ;
- Oggún De ;
- Oggún Pátakori ;
- Oggún Ondó ;
- Oggún Igiri ;
- Oggún Abesan ;
- Oggún Orioko ;
- Oggún Alará ;
- Oggún Ikolá ;
- Oggún Akirun ;
- Oggún Makinde ;
- Oggún Molé ;
- Oggún Elémona ;
- Oggún Gbenagbena ;
- Oggún Olópa ;
- Oggún Odé, le chasseur propre à l'ère du paléolithique supérieur ;
- Oggún Afanamule ou Oggún Ofaramulé ;
- Oggún Ogumbí ;
- Oggún Nike ;
- Oggún Toyé ;
- Oggún Deí ;
- Oggún Laiké ou Oggún Laibé ;
- Oggún Olorukó ;
- Oggún Balogué ;
- Oggún Gamu gamu ;
- Oggún Alailúo ;
- Oggún Amó ;
- Oggún Ara ;
- Oggún Atamatesi ;
- Oggún Bichúriké ;
- Oggún Eránóko ;
- Oggún Fú ;
- Oggún Gueri-Guerí ;
- Oggún Kueleko ;
- Oggún Kuleko ;
- Oggún Lamá ;
- Oggún Leti ;
- Oggún Obániyi ;
- Oggún Ogúdeka ;
- Oggún Tá ;
- Oggún Yé ;
- Aguanté.
Il vient de Ileshá (Nigéria) et fut roi d'Iré. Dans le Palo Mayombe, on l'appelle Sarabanda ou Zarabanda. Dans la règle Kimbisa, il porte le nom de Pungo Dibudi et, quand il est uni à Ochosi, de Lufo Kuyu, Lufo Kuyio ou Watariamba. En langage fon, on le nomme Gu et à Haïti, on l'appelle aussi Papá Oggún.
Oggún protège de la fièvre, des accidents (qu'il peut aussi provoquer), de tout type d'opération et de toute blessure produite par des métaux. Il aide aussi les chercheurs d'emploi à retrouver un travail. Sa machette est souvent interprétée comme un instrument qui va permettre d'ouvrir le chemin de la richesse, de la santé et de la prospérité.
Les "fils" d'Oggún sont des hommes violents, impulsifs et indépendants qui ne pardonnent pas facilement les offenses. Ils n'abandonnent jamais le combat et ne perdent pas espoir. Ils cherchent toujours à imposer leur pensée et ne reconnaissent pas leurs erreurs. Ils sont imprévisibles et entretiennent difficilement des relations. Cependant, leur franchise et leur sincérité font que l'on en oublie leurs défauts. Ils sont destinés aux travaux manuels qui nécessitent le maniement d'outils comme forgeron, militaire, policier, boucher... Dans ce domaine, ils sont infatigables.
Son histoire
Histoire d'Oggún
Oggún est le fils d'Obbatalá et de Yemayá et le frère d'Elegguá et de Changó. Il est l'époux d'Oyá. Quand les Orishas descendirent sur la Terre, c'était Oggún qui était chargé, avec sa machette (embelebobo) infatigable, de couper les troncs et les brousailles pour ouvrir le chemin.
Oggún a un rôle très important car il est l'ochogun, c'est à dire que c'est lui qui est chargé du sacrifice, grâce à son couteau, pour que les Orishas puissent se nourrir. Ainsi, malgré qu'Elegguá soit le premier qui doive manger, on considère qu'Oggún est déjà rassasié par le sang qui coule de la victime du sacrifice.
Patakís
Oggún vivait avec ses parents, Obbatalá et Yemú (ou Yembó), et ses 3 frères Changó, Elegguá et Ochosi. Oggún était terriblement amoureux de sa mère et chercha à plusieurs reprises à la violer, tentatives qu'Elegguá a toujours réussi à faire échouer. Oggún y parvint quand même mais il fut surpris par son père. Avant que ce dernier n'aie eu le temps de dire un seul mot, Oggún lui dit : "Yo mismo me voy a maldecir. Mientras el mundo sea mundo lo único que voy a hacer es trabajar para la Ocha" que l'on peut traduire par "je vais me punir moi-même. Jusqu'à la nuit des temps, je n'aurai de cesse que de travailler pour Ocha (qui signifie religion)". Il décida alors de partir vivre dans les montagnes avec pour seul compagnon, son chien. Il se cacha des hommes et seul son frère Ochosi le chasseur réussit à le voir.
Oggún travaillait sans repos. Il était très amer et fâché contre lui-même. En plus de fabriquer des instruments en fer, il décida de répandre des sortilèges avec de l'ofoché (poudre magique utilisé pour faire le mal) sur le monde afin que celui-ci sombre dans le désespoir (arayé). C'est alors que Ochún, déesse de l'amour, pénétra dans la forêt et attira Oggún avec ses chants et lui fit goûter le miel de la vie. Oggún continua à travailler et perdit toute son amertume. Il cessa de répandre des sortilèges et le monde se tranquillisa.
Il est dit qu'ensuite, Ochún aurait emmené Oggún auprès d'Olorun qui l'aurait attaché avec une énorme chaîne. Cependant, quelle chaîne pourrait être plus forte que le miel d'Ochún ?
Ochosi est le meilleur des chasseurs et ses flèches ne manquent jamais leur cible. Cependant, à cette époque, la forêt était tellement dense que ses flèches ne pouvaient la traverser et atteindre leur objectif. Désespéré, il s'adressa à Orunmilá qui lui conseilla d'effectuer un ebbó (acte d'offrande, de sacrifice ou de purification se préparant à base de plantes, d'animaux ou de fruits).
Oggún, de son côté, avait le même problème ; il n'arrivait jamais à tuer ses proies qui lui échappaient bien que personne ne soit en mesure de les pister dans la forêt aussi rapidement que lui. Celui-ci alla également consulter Orunmilá qui lui dispensa le même conseil qu'à Ochosi.
Chacun s'en fut ainsi dans la forêt pour accomplir son devoir. Malheureusement, Ochosi fit tomber son ebbó sur Oggún qui se reposait contre un tronc d'arbre. Sachant qu'ils étaient déjà en de très mauvais termes car Elegguá avait semé le trouble entre eux, ils commencèrent à se disputer durement. Comme Ochosi choisit de s'excuser, ils s'assirent et se mirent à discuter de leur problème commun. Soudainement, un biche passa à proximité. Rapide comme l'éclair, Ochosi se leva et tira une flèche qui atteint le gibier au cou et le tua sur le coup. Il fit constater à Oggún qu'il n'avait aucun moyen d'aller chercher l'animal. Alors, Oggún attrapa sa machette et, en moins de temps qu'il ne faut à un coq pour chanter, il ouvrit un chemin qui mena jusqu'à la biche. Tout deux arrivèrent devant l'animal, satisfaits, et se le partagèrent.
Il existe de nombreux patakís qui expliquent les relations entre certains Orishas. En voici une qui fait intervenir Oggún et Changó.
La relation incestueuse entre Oggún et sa mère entraîna la perte de l'affection de celle-ci pour Obbatalá. Changó, moins âgé qu'Oggún, ne découvrit que plus tard cette relation illicite et décida de venger son père. Changó surveilla alors la maison d'Oggún jusqu'à ce que celui-ci laisse sa femme Oyá seule. Ignorant les protestations de cette dernière, il entra et la saisie. Il lui dit alors qu'elle devait le suivre et devenir sa femme.
Qaund Oggún rentra chez lui, il ne vit pas sa femme. Ses voisins lui expliquèrent alors ce qui s'était passé. Furieux, il se rendit rapidement chez Changó. Celui-ci avait déjà fait l'amour à Oyá et ses prouesses sexuelles avait fait Oyá s'éprendre de lui. Oggún frappa à la porte. Changó demanda par la fenêtre ce qu'il voulait. Oggún lui cria qu'il voulait récupérer sa femme. Changó décida alors d'interroger Oyá pour savoir ce qu'elle désirait faire. Elle vient alors à la fenêtre et répondit qu'Oggún devait rentrer chez lui car elle était très heureuse en compagnie de Changó.
Le visage d'Oggún devint rouge de colère et son cou gonfla comme celui d'un taureau. Il s'écria alors que Changó avait dû lui jeter un sort et que, bien qu'il soit le dieu de la foudre, il allait le détruire et faire d'Oyá sa femme à nouveau. Seuls des rires furent la réponse de Changó et d'Oyá. Depuis là, Oggún et Changó sont devenus les pires ennemis du monde.
Il existe un autre patakí qui explique la haine mortelle qui règne entre Oggún et Changó.
Elle dit qu'un jour, Oggún et Changó se sont rencontrés dans la forêt. Quand Oggún vit Changó, il se remplit d'orgueil. Il le défia pour savoir qui était des deux le meilleur guerrier en lançant sa machette qui se planta dans le sol, entre les jambes de Changó. Ce dernier demanda alors sur le même ton quand son frère voulait commencer le combat. Oggún répliqua qu'il voulait le faire de suite.
Changó accepta. Oggún attrapa donc sa machette et se rua sur son adversaire. Changó s'écria alors : "Attends, Attends. Nous n'avons pas besoin de nous presser ! Nous avons tout le reste de nos vies pour s'affronter. Faisons cela dans les règles". Oggún demanda ce que cela signifiait. Changó proposa alors de commencer par prendre un verre et empoigna sa grosse gourde d'eau de vie de canne à sucre. Oggún s'exclama : "Donne-moi en aussi ! Te voir boire me donne soif à mon tour". Changó lui tendit la gourde en lui disant qu'il pouvait boire, il attendrait parce qu'ils avaient toute la journée pour se battre. Changó savait qu'Oggún avait un fort penchant pour l'alcool et qu'il n'avait pas un grande résistance à la boisson. Après quelques gorgées, Oggún se mit à vaciller et à rire tout seul. Il continua à avaler deux ou trois gorgées qui lui montèrent directement à la tête. Ses yeux virèrent au rouge ainsi que son nez et ses oreilles.
Changó dit alors qu'il était disposé à commencer le combat, qu'Oggún devait se tenir prêt car il allait le détruire. Évidemment, Oggún, saoul, ne pouvait pas en dire autant. Il fit tournoyer ses bras cherchant à atteindre Changó. Celui-ci le souleva et le jeta à terre. Oggún essaya de se relever mais Changó le maintint au sol. Il le prit par les pieds et le lança contre un arbre. La tête d'Oggún fit un son peu agréable au contact du tronc de l'arbre. Oggún laissa son adversaire allongé par terre. Les fourmis commencèrent à entrer dans le nez et les oreilles d'Oggún.
Une heure plus tard, Oggún se réveilla. Sa tête lui faisait atrocement mal. Tout son corps était couvert de morsures d'insectes. Il était fou de rage après Changó qui lui avait réservé un mauvais tour. Doucement, il se remis sur ses jambes, expulsant les fourmis toujours présentes dans son nez et s'appuya contre le tronc de l'arbre. "Je n'oublierai jamais" maugréa Oggún en levant le poing dans la direction de la maison de Changó. Depuis, ils sont devenus ennemis mortels.
Les attributs d'Oggún
Oggún est en général décrit comme un homme noir bien bâti et qui paraît en forme.
Ses couleurs sont le vert, le noir et le violet. Il est vêtu d'un pantalon et d'une écharpe de couleur pourpre ou vert et d'une ceinture faite de fibres de palme (le mariwó) qui symbolise la protection contre le mal. Il porte également une sorte de casquette aplatie, un foulard de couleur pourpre ou vert autour de la tête. Sur l'épaule, il porte un sac en peau de tigre orné de cauris. Autour de son cou, il a toujours un collier (eleke) constitué d'une alternance de 7 perles vertes et de 7 perles noires. A Matanzas, les perles sont de couleur rouge et violet. Avant, on utilisait des crocs de léopard et des perles violettes. Les prêtres portent un achabbá, achagba ou ashagba (chaîne constituée de 21 morceaux qui sert de protection) avec des représentations de marteaux, clés, piques, haches, machettes... comme bracelet.
Son symbole de pouvoir est la machette qui lui permet de combattre ses ennemis ou d'ouvrir des chemins dans la forêt sauvage. Ses principaux attributs sont : une machette, une hache, un marteau et une enclume (qui représente le travail du fer par le forgeron), une flèche, une pioche et des clés. Tout autre outil de travail et en fer peut également le représenter : les chaînes, les couteaux, l'épée, les flèches, les lances, les pics, les râteaux, les faucilles, les faux, les scies, les pelles, les fers à cheval, les clous, les instruments chirurgicaux, les tridents, des morceaux de ligne de train, achabbá (chaîne constituée de 21 morceaux qui sert de protection)... qui viennent de sa forge. Les armes de guerre comme les pistolets, les mitraillettes, les bombes, les avions de combat, les canons... le représentent aussi. Les animaux qui lui sont attribués sont le chien noir et le serpent.
On lui sacrifie par immolation des chèvres, des coqs ou des poules, des colombes, de l'agouti (jutía), des cochons, des moutons, des chiens, des faisans et parfois des cheveaux ou des taureaux. Les offrandes (addimú) qui lui sont faites sont de la viande rôtie baignée de sang, du poisson fumé, de l'igname frit, de la noix de Kola, des haricots blancs, des avocats, du maïs grillé, du millet, de la farine de maïs, des amandes, du beurre de cacao, du basilic mauve, du gingembre, de l'eau de vie de canne, de l'huile de palme... On peut aussi lui offrir des cigares et du rhum.
Les plantes (ewes) associées à Oggún sont :
- Abrojo amarillo (Tribulus cistoides) ;
- Ácana (Manilkara albescens ou Bassia albescens) ;
- Adormidera ;
- Aguacate blanco (Persea americana ou Persea gratissima) ;
- Aguinaldo morado (Ipomoea crassicaulis) ;
- Ají chileno (Capsicum annuum) ;
- Ají de china (Solanum havanensis) ;
- Ají guaguao (Capsicum frutescens ou Capsicum baccatum) ;
- Alacrancillo (Heliotropium indicum) ;
- Álamo (Ficus religiosa) ;
- Albahaca morada (Ocimum basilicum) ;
- Algarrobo (Pithecolobium saman) ;
- Almácigo (Elaphrium simaruba) ;
- Almendra ;
- Anamú (Petiveria alliacea) ;
- Añil (Indigofera tinctoria ou Indigofera suffruticosa) ;
- Arabo (Erythroxylón havanense) ;
- Arabo de piedra (Erythroxylon minutifolium) ;
- Árbol de piedra ;
- Árbol del cuerno ;
- Aroma (Acacia farnesiana) ;
- Aroma uña de gato ;
- Ateje [Corteza sin masa] (Cordia collococca) ;
- Atiponlá ;
- Ayúa ;
- Bejuco borococo (Thunbergia fragrans) ;
- Bejuco moro ;
- Bejuco garañón ;
- Bejuco guaco (Cordifolia) ;
- Bejuco sabanero ;
- Bejuco San Pedro (Stigmaphillum lineare) ;
- Bledo carbonero (Phytolacca icosandra) ;
- Camina (Kuénye) ;
- Caimitillo (Chrysophyllum oliviforme) ;
- Cajuela (Alchorneoides) ;
- Calalú ;
- Camagua (Wallenia laurifolia) ;
- Camarón (Acrosticúm excelsum) ;
- Campana morada (Ipomoea crassicaulis) ;
- Caña santa ou Cañuela santa ;
- Carbonero ou Carbonera (Cassia biflora) ;
- Cardo santo (Argemone mexicana) ;
- Cardón (Euphorbia lactea) ;
- Cayumbo ;
- Cebolla (Allium cepa) ;
- Ceiba ;
- Coco ;
- Comecara ou Comecaña (Eugenia aeruginea) ;
- Cordobán (Rhoeo discolor) ;
- Cuabilla ;
- Cuabari ou Ambia ;
- Ébano ;
- Eucalipto (Eucalyptus resinifera) ;
- Flor de muerto (Tagetes erecta) ;
- Frescura (Pilea microphylla) ;
- Frijolillo (Lonchocarpus latifolius) ;
- Galán de noche (Cestrum nocturnum) ;
- Genciana de la tierra (Voyria aphylla) ;
- Genjibre (Zingiber) ;
- Grajo (Eugenia axillaris) ;
- Granada (Punica granatum) ;
- Granadillo (Brya ebenus) ;
- Guamá (Lonchocarpus domingensis) ;
- Guano ;
- Guayabillo (Pithecolobium tortum) ;
- Guisaso de caballo ou Guisaso de Baracoa (Xanthium chinense) ;
- Huevo de gallo (Tabernaemontana citrifolia) ;
- Incienso de costa (Tournefortia gnaphalodes) ;
- Jagüey (Ficus membranacea) ;
- Jengibre ;
- Jiquí (Pera bumeliaefolia) ;
- Jocuma (Sideroxylon foetidissimum) ;
- Jurubana, Jurubaina ou Jurubaina (Hebestigma cubense) ;
- Lengua de vaca (Sansevieria guineensis) ;
- Maboa (Cameria latifolia) ;
- Maís ;
- Majagua (Parititi tiliaceum) ;
- Mano pilón (Mouriri valenzuela) ;
- Maravilla (Mirabilis jalapa) ;
- Meloncillo (Melothria guadalupensis) ;
- Mora y pegojo ;
- Naranja agria (Citrus aurantium) ;
- Palo amargo (Picramnia reticulata) ;
- Palo bomba (Xylopia glabra) ;
- Palo bronco (Malpighia biflora) ;
- Palo cabo ;
- Palo clavo (Eugenia caryophyllata) ;
- Palo cochino (Tetragastris balsamifera) ;
- Palo guitarra (Citharexylum caudatum) ;
- Palo manajú ;
- Palo rompe hueso (Casearia sylvestris) ;
- Pata de gallina (Eleusine indica) ;
- Peonía ;
- Peregún ;
- Picha de gato ;
- Pimienta china ;
- Pimienta de gato (Dieffenbachia seguine) ;
- Pimienta malagueta ou Pimienta prieta) ;
- Pimienta negra ;
- Piñón lechoso ;
- Ponasí (Hamelia patens) ;
- Quiebra hacha (Copaifera hymenaefolis ;
- Rabo de zorra (Trichachne insularis) ;
- Romerillo ;
- Rompezaragüey (Vernonia methaefolia) ;
- Siempre viva ;
- Tabaco (Nicotiana tabacum) ;
- Tuna brava (Opuntia dillenii) ;
- Verdolaga (Portulaca Oleracea ou Talinum paniculatum) ;
- Vicaria (Vinca rosea) ;
- Yaba (Andira jamaicensis) ;
- Yerba de sapo [Oroazul] (Phyla strigillosa) ;
- Yerba de la sangre (Cordia globosa) ;
- Yerba diez del día (Portulaca pilosa) ;
- Yerba fina (Cynodon dactylon) ;
- Yua ou Ayua ;
- Yuca ;
- Zarza (Pisonia aculeata) ;
- Zarza blanca (Momisia iguanaea).
Pour invoquer Oggún, on utilise un petit chaudron en fer monté sur 3 pattes constitué de 9 ou 21 pièces qui représentent tous les outils utilisés par l'agriculteur et le forgeron. Parfois, il est en argile. Il contient une pierre (otá) qui vient de la montagne, 3 clous venant d'une voie ferrée, un bout d'une chaîne en métal et 3 fers à cheval. On place ensuite les attributs d'Oggún (au moins les plus importants : une machette, une hache, un marteau et une enclume, une flèche, une pioche et des clés) dans le chaudron. Ceux-ci sont graissés avec de l'huile de palme.
Durant les différentes cérémonies, les invocations pour Oggún sont les suivantes :
Pour Oggún, guerrier, patron de la ferraille et des travailleurs. Venez sur votre cheval blanc. Venez avec votre épée. Protégez-nous. Acceptez nos offrandes. Entrez dans nos cœurs, dans nos bras, dans nos jambes. Venez et dansez avec nous.
Pour Oggún le Flambeau, qui suit les points de Mars enflammé. Oggún le Flambeau, dieu guerrier en colère, chef des champs de bataille embrasés, engorgés de sang. Donnez-nous votre courage, votre terrible puissance. Acceptez nos offrandes. Entrez dans nos cœurs, dans nos bras, dans nos jambes. Venez et dansez avec nous !
Pour Oggún Feraille, qui suit les points des Mars. Maître de la forge, dieu du feu. Guerrier, héros. Protégez-nous, pénétrez-nous de votre puissance. Acceptez nos offrandes. Entrez dans nos cœurs, dans nos bras, dans nos jambes. Venez et dansez avec nous.
Pour Oggún Bhalin’dio, Loa qui guérit par le fer. Pour vaincre la maladie, accompagnez-nous dans notre lutte contre les maladies. Guérissez-nous. Donnez-nous la santé. Acceptez nos offrandes. Entrez dans nos cœurs, dans nos bras, dans nos jambes. Venez et dansez avec nous.
On le salue avec la formule suivante : ¡Oke Oggún! ¡Oggún Kobú Kobú, Aguanilé!
Ses chiffres sont le 3 et ses multiples et le 7. Son jour est le mardi ainsi que le 4 de chaque mois. Il est cependant fréquent que les Orishas guerreros soient célébrés ensemble le lundi, jour d'Elegguá. Son jour saint est le 29 juin.
Syncrétisme
Oggún est associé à San Pedro (Saint-Pierre), San Pablo, San Juan Bautista (à Matanzas), l'archange San Miguel et l'archange San Rafael. Le rapprochement avec Saint-Pierre vient d'une part du fait qu'il est systématiquement représenté tenant à la main les clés du ciel et d'autre part que dans un épisode de sa vie, Saint-Pierre fut miraculeusement libéré de ses chaînes qui le maintenaient prisonnier.
Dans le Candomble brésilien, il est associé à San Antonio de Padua et à San Jorge (Rio de Janeiro) ou à Santiago el Mayor dans le Vudú haïtien.
Les chants
[Soliste]
Mariwó yeyeye
Mariwo yeyeye Oggún asho alawede oke
[Chœur]
Mariwó yeyeye
Mariwo yeyeye Oggún asho alawede oke
[Soliste]
Oggundere arere
Ile bogbo lokua
Oggún wanile Oke walona
Ile bogbo lokuae
[Chœur]
Oggundere arere
Ile bogbo lokua
Oggún wanile Oke walona
Ile bogbo lokuae
Oggún a ta re a gua be-be ni lle omo caile co bi, Oggún a gua ni lle omo o tobale a fe fun Ochosi elquive ca, albure fun in ya ire quien illan ire quien ideyo ba ni oke cue mi o to la ya
Ogunda arere ibe bombo locua Oggún arere Oggún orona ibe banibo locua aque hace-hace ogunda Oggún aguanille Oggún alona Oggún aguanille Oggún alona locua ague aché orisha Oggún aguanille Oggún arere maferefún Oggún
Oggún nanñiti Oggún cobu-cobu alagere ogue Oggún llumasero Oggún bonamalu enguelle
Llein andoloro ocun beyu tana guaraguru osi siriqui alalua ayuba maferefún Oggún
[Soliste]
Babá awanile o Oggún mariwo
Awanile o Oggún mariwo
Oggún a fomode
Onile abere mariwo
Oggún de babá
[Chœur]
Babá awanile o Oggún mariwo
Awanile o Oggún mariwo
Oggún a fomode
Onile abere mariwo
Oggún de babá
[Soliste]
Babá awanile o arere mariwo
Awanile o arere mariwo
Oggún a fomode
Onile abere mariwo
Oggún de babá
[Chœur]
Babá awanile o Oggún mariwo
Awanile o Oggún mariwo
Oggún a fomode
Onile abere mariwo
Oggún de babá
[Réponses soliste/chœur]
Awanile komanse iyawo (soliste)
Awanile awanile komanse iyawo awanile (chœur)
Ariwo yan ya arere arere o (soliste)
E ariwo yan ya (chœur)
Arere arere o (soliste)
E ariwo yan ya (chœur)
Awanile onile (soliste)
Awanile mai mai (chœur)
Awanile onile (soliste)
Awanile mai mai (chœur)
Wayo wayo kilonse (soliste)
Awanile mai mai (chœur)
Wayo wayo wayo kilonse (soliste)
Awanile mai mai (chœur)
[Jeu soliste/chœur]
Ire Oggún Moiyo Lodde
Ire Oggún Moiyo Lo
Arere Moiyo
[Jeu soliste/chœur]
Okó Okó
Okó e-e
Oggundere arere
Ile bogbo lokua
Oggún wanile Oke walona
Ile bogbo lokuae
Amala Oggún arere
Amala e a
E afereyo
E afereyo
A Oggún meyea
Meye meye
Beaucoup de chants peuvent se retrouver sur le site furius.ca.
Les toques
Oggún est invoqué juste après Elegguá. À cause de leur mésentente, Oggún et Changó ne doivent quant à eux pas être invoqués ensemble durant la même cérémonie.
Les tambours batá joue des rythmes différents en fonction que le chanteur soliste (l'apwón) chante ou que le chœur réponde. Quand Oggún entre, travaillant, montrant sa force, on appelle le rythme le ñongo et quand il est plus aggressif, plus guerrier, on le nomme l'aggueré. Le chachalokafún qui peut être joué pour tous les Orishas peut servir pour montrer sa bravoure.
On dit souvent que chaque tambour joue pour un Orisha particulier. L'okónkolo, plus petit des 3 tambours batás, est celui des Orishas guerriers (Elegguá, Oggún et Ochosi).
Durant l'oru seco, on lui dédie un toque appelé Ogundere composé de 2 rythmes :
Des partitions concernant quelques toques peuvent être trouvées sur le site CityPercussion.
Le plus grand chanteur est certainement Lázaro Ross. Je vous conseille de l'écouter avec le Conjunto Folklórico Nacional de Cuba ou avec le groupe Olorun. Il a consacré un disque à Oggún intitulé Orisha Aye - Oggun.
De nombreux morceaux sont également en écoute libre sur le site Olofin.
Oggún :
- CubaYoruba
- TarotDeCuba
- Olofin
- CongoMania
- RevistaSalseros
- CubaHeritage
- TumbaCumbele
- Ileifaogbeate
- CubanMotives
- Spot
- ConexionCubana
- LatinTee
- Asetoluwaolofi
- Obaoriate
- SpiralNature
- Wikipedia (es) - Ogun
- Africanias
- AfroCubaDanse
- Agolaroye
- AfroCubaDanse
- AngelFire
- BurronAzul
- OrishasPlace
- Proyecto-Orunmila
- CubaYoruba
- W3
- MysticVoodoo
- PaganWiki
- BOLÍVAR ARÓSTEGUI, Natalia. Orishas del panteón afrocubano. Quorum Editores, 2008. Disponible sur Google Book
- PÉREZ, Montserrat ; BOMIRÉ, Oshun. Glossaire Lucumí (LU) - Espagnol (ES) / Français. Disponible sur Santeria