La Pachanga est assez difficile à décrire. Pour le docteur Cristóbal Díaz Ayala, c'est une variante du Cha Cha Chá mais plus libre, plus ouverte et plus dansable. Belisario López et Franck Ugarte la qualifient de mélange entre le Merengue, le Son Montuno et le Mambo. María Argelia Vizcaino et Manuel Antonio Rodríguez la caractérisent comme l'union de Merengue et de Guaracha. Enfin, on trouve souvent que la Pachanga vient du Merengue et de la Conga, d'abord appelé Merenconga ou de la Plena et du Merengue.
Naissance de la Pachanga
La Pachanga fut inventée à Santiago de Cuba par 'Eduardo Davidson' (pseudonyme pour Claudio Eddy Cuza) avec le titre "Pachanga". Ce morceau, écrit sur demande de ses collègues musiciens de l'Orquesta Sublime et orchestré par Eduardo "Richard" Egües Martínez, est d'abord joué dans les Jardines de La Tropical (certains disent dans El Salón Rosado de la La Tropical), temple de la danse et thermomètre de référence quant au succès d'un nouveau morceau. La formation est accompagnée, sur les conseil de 'Eduardo Davidson', d'une clarinette jouée par "Richard" Egües. Le jour suivant, La Sublime l'interprète le midi à la télévision nationale. 'Eduardo Davidson' montre alors quelques pas de danse et une chorégraphie. Puis, ils jouent à nouveau l'après-midi même dans le Salón Mamoncillo. Le public connaît déjà les paroles et la danse !
Devant ce succès, le morceau est enregistré en octobre 1959. Au moment de l'éditer, il manque un nom pour désigner ce rythme nouveau. Le directeur musical de la maison de disque Panart lui donne alors le nom de "Rythme Pachanga". Le disque devient immédiatement un succès. La Pachanga atteint la première place du classement national et se répand sur toute l'île. L'Orquesta Sublime est surnommé "La Pachanguera de Cuba".
Ce mouvement musical succède à la mode du Cha Cha Chá. Cependant, lorsqu'en 1961 'Eduardo Davidson' quitte Cuba pour New York, le rythme est interdit sur l'île. Il sera rapidement remplacé par le Boogalú.
La Pachanga hors de Cuba
La Pachanga continue tout de même de se répandre dans les Caraïbes et en Amérique, notamment grâce à la formation Fajardo y sus Estrellas, qui introduit cette musique aux États-Unis par la salle de danse le Palladium (qui avait l'habitude d'accueillir les Cubains ou Portoricains récemment entrés sur le territoire américain), ou à l'Orquesta Aragón. L'Amérique découvre la Pachanga durant l'été 1960. Ce sera pourtant le flûtiste dominicain Johnny Pacheco qui la rendra célèbre à New-York avec l'album Johnny Pacheco y su charanga vol. 1 qui contient "El güiro de Macorina" et "Óyeme mulata". Celui-ci ira même jusqu'à annoncer à la télévision qu'il est le père de la Pachanga. Il a même été dit que le mot Pachanga vient de la contraction de Pacheco et de charanga, ce qui est très discutable car le mot existait déjà bien avant que ce dernier ne soit né. Eddie Palmieri et Joe Quijano seront également de grandes figures de la Pachanga aux États-Unis.
Aux USA, la Pachanga est jouée par des charangas qui possèdent le format des orchestres danzoneros des années 1920 et 1930 à Cuba. L'adaptation de ce mouvement musical à une formation différente de celle que connaissait 'Eduardo Davidson' lui donne un son totalement distinct de son origine, plus rapide et plus syncopé. De plus, les trombones, trompettes et saxophones hérités des Big-Bands viendront rapidement renforcer le son de la Pachanga. Peu à peu, la Pachanga américaine s'éloigne du Merengue et se rapproche du Son Montuno et de la Guaracha. À tel point que le pianiste Orlando 'Landy' Pérez la définit comme une Guaracha jouée par un orchestre de charanga.
De plus, il faut être prudent avec le mot Pachanga aux États-Unis. En effet, quand ce mouvement musical était encore nouveau pour les Américains, José Antonio Fajardo fut interviewé afin qu'il donne son avis sur ce nouveau rythme. Ce dernier connaissait peu l'anglais et sa prononciation n'était pas des meilleures. Les journalistes présents comprirent Charanga au lieu de Pachanga. À partir de là, il y eut une grande confusion pendant une période durant laquelle la Pachanga fut appelée Charanga. Puis, la musique fut appelée Charanga et la danse Pachanga. Grâce au titre "La Pachanga se baila así" de Joe Quijano, cette erreur fut corrigée :
Hay una confusión en el Barrio, se creen que charanga es Pachanga. Una charanga es la orquesta que está de moda y una Pachanga es el baile que baila ahora. [...] Con Joe Quijano, bailen la Pachanga y no confudan con una charanga
... que l'on peut traduire par :
Il y a une confusion dans le quartier, on y croit qu'une charanga est une Pachanga. Une charanga est l'orchestre à la mode et une Pachanga est la danse que vous êtes en train d'exécuter. [...] Avec Joe Quijano, vous dansez la Pachanga sans la confondre avec une charanga
La Pachanga rencontre un tel succès aux USA que l'on ne dit plus "¡vamos a rumbear!" ou "¡a mambear!", on préfère dire que tout le monde va "a la pachanguera". La Pachanga atteindra même la France puisque Dario Moreno enregistra une version française du titre "Pachanga" de 'Eduardo Davidson'.
Le déclin de la Pachanga commence en 1964/1965. Elle sera remplacée par la mode du Boogalú.
Le rythme
Le rythme des congas de la Pachanga est appelé a caballo ("à cheval" car il sonne comme le bruit que fait un cheval au galop). Il ressemble au martillo des bongos.
A caballo (congas)
La Pachanga :
- "Pachanga" (1959) d'Eduardo Davidson - Pachanga
- "Gozando Pachanga" (1960) d'Eduardo Davidson - Pachanga
- "Lola Catula" d'Eduardo Davidson - Pachanga
- "La viuda del muerto" d'Eduardo Davidson - Pachanga
- "El güiro de Macorina" (1960) de Juan Pablo Azarías 'Johnny' Pacheco Knitting - Pachanga aux USA
- "Óyeme mulata" (1960) de Juan Pablo Azarías 'Johnny' Pacheco Knitting - Pachanga aux USA
- "La Pachanga se baila así" de Joe Quijano Esterás - Pachanga aux USA
La Pachanga :
- Wikipedia (fr) - Pachanga ou Wikipedia (en) - Pachanga
- MariaArgeliaVizcaino
- SalsaPower
- CANDELARIA, Cordelia ; J. GARCÍA, Peter ; J. ALDAMA, Arturo. Encyclopedia of Latino popular culture. Greenwood Publishing Group, 2004. Disponible sur Google Books
- Assets1
- CaribaniaMagazine
- FidelSeyeGlasses
- Guicho-Cronico
- Teppaz-and-Co
- MaZiki
- CaramloDJ
- LatinPop
- SoyCubano
- HerenciaLatina
- Time
- 100x100salsa
- Noti-Salsa
- Groups
- ArkheeMotion
- M. MURPHY, Joseph ; SANFORD, Mei-Mei. Osun across the waters: a Yoruba goddess in Africa and the Americas. Indiana University Press, 2001. Disponible sur Google Books
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- AgendaEventi
- GERARD, Charley. Music from Cuba: Mongo Santamaría, Chocolate Armenteros, and Cuban musicians in the United States. Greenwood Publishing Group, 2001. Disponible sur Google Books
- ArchivoCubano
- OLLIER, Bruno. Vocabulaire hispanique des chansons et des musiques populaires caraïbes. L'Harmattan, 2007. Disponible sur Google Books
- StreetSwing
- ArthurMurray
- MusicalAfroLatino
- HerenciaLatina
- LastFM
Bonjour Julien, avant le premier rythme à corriger, "Booglu" -> "Boogalu"